B. SAWADOGO
Soutenance : 25 octobre 2022
Thèse de doctorat en Electronique, photonique, Université de Lille, ED ENGSYS Sciences de l’ingénierie et des systèmes,
Summary:
Les prévisions de CISCO indiquent que la demande en capacité de transmission ne cesse de croître au fil des années. En plus des utilisations actuelles, on assiste à l’émergence de nouvelles applications telles que la réalité augmentée, les hologrammes, ou encore les communications entre véhicules qui exigent des capacités de l’ordre de la centaine de Gbit/s et plus. Dans le domaine des radiocommunications, différentes approches sont envisagées en vue de répondre à ces besoins. La première consiste en des systèmes MIMO où l’agrégation de plusieurs canaux permet d’atteindre des débits plus élevés que l’état de l’art. La seconde est l’investigation de nouvelles bandes de fréquences dont la gamme THz (100 GHz-10 THz). Dans ce sens, la bande 250-320 GHz, qui a fait l’objet d’une standardisation (IEEE.802.15.3d) en 2017, apparait particulièrement prometteuse car elle présente un bon compromis entre bande passante et performances technologiques. Différentes démonstrations de liaisons ont été faites dans cette bande à l’aide d’émetteurs et de récepteurs optoélectroniques. Cependant, force est de constater que les bilans de liaison sont pour la plupart dégradés non seulement à cause de l’atténuation atmosphérique et des pertes en espace libre élevées à ces fréquences (10 dB/m à 300 GHz) mais aussi en raison des relatives faibles puissances des émetteurs THz, surtout lorsqu’ils sont basés sur le photo-mélange (typiquement moins de 0 dBm). Ceci constitue un frein au développement de transmissions sur de longues distances basées sur cette technologie. Dans le but de permettre des communications à très haut débit avec de meilleurs bilans de liaison, cette thèse réunit deux briques technologiques différentes. D’une part, nous développons un réseau d’émetteurs THz constitué de photodiodes qui, grâce au principe de la combinaison de puissance bien connu en radiofréquence, permet au système de générer plus de puissance THz que des émetteurs unitaires classiques. D’autre part, pour exciter le réseau de photodiodes, nous tirons parti d’une nouvelle génération de fibres optiques, les fibres multi-c?urs, qui trouve également un intérêt pour la réalisation du multiplexage spatial dans les futurs réseaux optiques. En assemblant ces deux briques technologiques, nous démontrons, pour la première fois à notre connaissance, l’excitation d’un réseau de 4 photodiodes par une fibre à 4 coeurs. L’intérêt de ce travail est qu’il démontre la possibilité de réaliser des liaisons autour de 300 GHz à des débits allant jusqu’à 100 Gbit/s, avec de meilleures bilans de liaison que ceux des liaisons basées sur une photodiode unitaire. Alternativement, il serait possible de réaliser le multiplexage spatial de données sur 4 porteuses THz différentes dans le but d’atteindre des débits de plusieurs centaines de Gbit/s. Du reste, nous investiguons, dans ce travail, de nouvelles bandes pour les communications THz à travers la caractérisation d’une photodiode unitaire à 800 GHz pour des débits allant à 10 Gbit/s.
Abstract:
CISCO forecasts that the demand for transmission capacity will continue to grow over the years. In addition to current uses, new applications are emerging such as augmented reality, holograms, and vehicle-to-vehicle communications that require capacities in the hundreds of Gbps and more. In the field of radiocommunications, different approaches are being considered to meet these needs. The first one consists in MIMO systems where the aggregation of several channels allows to reach higher data rates than the state of the art. The second is the investigation of new frequency bands including the THz range (100 GHz-10 THz). In this sense, the 250-320 GHz band, which was standardized (IEEE.802.15.3d) in 2017, appears particularly promising because it offers a good compromise between bandwidth and technological performance. Various demonstrations of links have been made in this band using optoelectronic transmitters and receivers. However, it must be noted that the link budgets are mostly degraded not only because of atmospheric attenuation and high free space losses at these frequencies (10 dB/m at 300 GHz) but also because of the relatively low power of THz transmitters, especially when they are based on photo-mixing (typically less than 0 dBm). This is an obstacle to the development of long distance transmissions based on this technology. In order to enable very high speed communications with better link budgets, this thesis brings together two different technological building blocks. On the one hand, we develop an array of THz transmitters made of photodiodes which, thanks to the principle of power combination well known in radio frequency, allows the system to generate more THz power than classical unitary transmitters. On the other hand, to excite the photodiode array, we take advantage of a new generation of optical fibers, the multi-core fibers, which is also of interest for the realization of spatial multiplexing in future optical networks. By assembling these two technological bricks, we demonstrate, for the first time to our knowledge, the excitation of a 4 photodiode array by a 4-core fiber. The interest of this work is that it demonstrates the possibility of realizing links around 300 GHz at rates up to 100 Gbit/s, with better link budgets than those of links based on a single photodiode. Alternatively, it would be possible to perform spatial data multiplexing on 4 different THz carriers in order to reach data rates of several hundred Gbit/s. Moreover, we investigate, in this work, new bands for THz communications through the characterization of a unitary photodiode at 800 GHz for data rates up to 10 Gbit/s.