La nanotechnologie au service des écloseries d’espèces marines


Photo d’Acartia tonsa : les antennes sont utilisées essentiellement pour l’équilibration. La nage est obtenue majoritairement à l’aide des appendices de la face inférieure du corps.

L’aquaculture concerne la culture d’organismes aquatiques comme les poissons, les crustacés, les mollusques ou les plantes aquatiques. Elle représente une solution alternative à la surpêche et à la disparition de certains organismes aquatiques recherchés en raison des besoins croissants en produits de la mer.

En 2018, la production mondiale issue de l’aquaculture (source : FAO) a atteint 82,1 millions de tonnes d’animaux aquatiques, 32,4 millions de tonnes d’algues aquatiques et 26 000 tonnes de perles et de coquillages d’ornement, ce qui porte le total à un niveau historique de 114,5 millions de tonnes.

Malgré la progression mondiale dans le domaine de l’aquaculture marine, ce dernier secteur possède une grande marge de progression (en termes de  croissance économique) mais souffre parfois d’une mauvaise image liée aux impacts négatifs de l’aquaculture sur l’environnement selon l’ancien mode de production.

Cette augmentation nécessite une maîtrise des productions des espèces marines classiques et émergentes à toutesles étapes de l’élevage et en particulier la phase initiale critique : la phase larvaire. Pour répondre à la demande en alevins de poissons, en post-larves de crustacées ou en naissains de coquillages, les écloseries ont besoin d’optimiser leurs performances de production lors de cette phase de production.

Le zooplancton et tout particulièrement les copépodes sont parmi les proies naturelles des larves de poissons. Ces crustacés constituent la réponse alimentaire la plus naturelle et pertinente pour les protocoles d’élevage larvaire de par leur intérêt nutritionnel. Les copépodes restent cependant, encore, délicats et coûteux à produire en quantité suffisante pour répondre aux besoins des écloseries.

En réponse à ces enjeux, l’équipe « NanoBioInterfaces » de l’Institut d’électronique, de microélectronique et de nanotechnologie, IEMN) et le laboratoire d’océanologie et géosciences (LOG) ont développé une stratégie mêlant solution naturelle et nanotechnologie.** Cette nouvelle technologie est basée sur la nano-formulation de composés naturels permettant d’améliorer significativement la productivité et la qualité des proies vivantes comme les artémias, rotifères mais surtout les copépodes. Ces copépodes enrichis avec des composés naturels sont ensuite utilisés comme aliment pour les larves de poissons et permettent d’améliorer significativement le taux de survie, le risque de malformations, la résistance au stress et la croissance des alevins.

Nauplii d’Artemia salina au jour 5 après l’éclosion (A) nourris avec des nanoparticules et (B) témoins nourris avec des algues. L’échelle est de 1mm.

** Stefka Le Fur, Sami Souissi, Rabah Boukherroub
Utilisation de nanoparticules d’amidon chargées en molécules actives pour l’aquaculture
Filed on 21/10/2019
N° d’enregistrement national : FR 19 11761
N° de publication : 3 102 040 A1
Use of starch nanoparticles loaded with active molecules for aquaculture
WO2021078743 (A1) ― 2021-04-29
PCT/EP2020/079504