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Les industriels de l’optique et de la photonique invités à rencontrer l’avenir

Des représentants du Comité national d’optique et de photonique (CNOP) sont attendus aujourd’hui sur différents sites de l’Université de Lille (ex-Lille 1), où des chercheurs et des patrons de start-up leur présenteront le fruit de leur travail. L’objectif est de rapprocher la recherche et le monde économique, pour gagner en efficacité.

Publié le 12/02/2018, La Voix du Nord – Olivier Hennion
Voix du Nord

Quand Éric Delevaque parle des rapports parfois complexes entre le monde de la recherche et celui de l’entreprise, son avis à un certain poids : avant d’occuper les fonctions de développeur d’affaires au sein de l’IRCICA (Institut de recherche sur les composants logiciels et matériels pour l’information et la communication avancée), il a été à l’origine de la création de deux entreprises dans le domaine des télécommunications. «  C’est pour apporter cette expérience et faire les liens entre le monde de la science et celui de l’entreprise que je suis arrivé à l’IRCICA il y a deux ans. »

Un rapprochement programmé dans le cadre du plan État-Région « Photonics for society » dont l’un des objectifs est de mieux valoriser les recherches menées par le laboratoire. Valoriser étant le terme choisi pour signifier : transformer en emplois, et en activité économique… «  En recherche fondamentale sur les domaines de l’optique et de la photonique, l’IRCICA est au top niveau mondial. On doit pouvoir bâtir là-dessus  ».

C’est dans ce but qu’une délégation d’entrepreneurs du CNOP sera présente ce mardi à l’IRCICA mais aussi à l’IEMN (un autre laboratoire de l’université de Lille, spécialisé dans la recherche sur les matériaux et composants, notamment dans le domaine des nanotechnologies). «  L’idée est de confronter des start-up que nous soutenons ou accompagnons dans leur développement, avec des partenaires industriels, afin de permettre des rapprochements  » (lire par ailleurs).

Une première étape pour faire passer ces projets du stade de la recherche à celui de l’exploitation industrielle. «  C’est dans ce domaine de la valorisation de la recherche que nous avons longtemps eu du retard  », explique Éric Delevaque, bien décidé à ne plus laisser les porteurs de bonnes idées de l’IRCICA aller chercher la fortune (ou du moins le succès) ailleurs.

Car ce type de partenariat est bénéfique pour tout le monde : l’université qui conserve la propriété des brevets, peut financer d’autres programmes et les entreprises continuent de bénéficier du soutien des chercheurs et de leur équipement de pointe… Ce n’est pas encore tout à fait la « Silicon valley » de l’optique mais c’est un premier pas significatif.

Marc Douay, directeur du laboratoire Phlam et responsable scientifique du contrat de plan Etat-Région.

Des applications dans le monde réel

Concrètement, les domaines sur lesquels travaillent les équipes (qu’il s’agisse de start-up, d’équipes de projets en maturation soutenues par l’université) concernent essentiellement les fibres optiques, les ondes. «  Nous avons des projets qui concernent l’amélioration des fibres optiques, pour répondre aux demandes croissantes de communication, nous travaillons aussi sur l’exploitation de nouveaux types d’ondes, les ondes Tera, qui pourraient offrir une bande passante cent fois supérieure à ce dont nous disposons  », précise Marc Douay, directeur du laboratoire Phlam et responsable scientifique du contrat de plan État-Région.

«  Les applications de ces recherches touchent directement la vie quotidienne, par exemple pour l’amélioration de la sécurité aéroportuaire, avec des systèmes repérant tous les types d’objets suspects ou dans le domaine médical avec des applications biophotoniques qui visent à créer un patch qui pourrait remplacer à terme les injections d’insuline que se font les diabétiques, et ainsi leur faciliter grandement la vie  ». Et même si ça paraît un peu compliqué, comme ça, il ne faut pas oublier que toutes les inventions grand public des dernières années, d’Internet aux smartphones, ont commencé par de la recherche fondamentale et du développement.