Quand EuraTechnologies aide les jeunes pousses à devenir grandes

Chaque année, Euratechnologies, le pôle d’excellence lillois des nouvelles technologies lance des programmes d’accompagnement pour ses jeunes pousses incubées. La nouvelle promotion est composée cette année de 49 lauréats sélectionnés parmi près de 200 porteurs de projets innovants.

Publié le 15/12/2017, La Voix du Nord – Jean-Marc Petit
Voix du Nord

Ils conçoivent des bras robotisés, des capteurs connectés, des robots agricoles. Il y a un avocat virtuel, une solution de réservation de bus, un assistant intelligent pour la gestion de tous nos abonnements (gaz, électricité, etc). Ce sont les nouveaux lauréats des promotions « Start » et « Scale », les programmes d’accompagnements qu’Euratechnologies propose à des jeunes pousses, soit incubées, soit en phase d’accélération. « Le programme Start s’adresse aux porteurs de projets », explique Pierre-Yves Aubert, directeur entrepreneuriat et innovation à Euratechnologies. Trente-trois lauréats ont été sélectionnés (sur 200 dossiers inscrits). Les jeunes entrepreneurs ont eu 80 jours pour passer du concept au prototype. « Le programme Scale s’adresse, lui, à des entreprises déjà créées et en phase d’accélération ». Seize entreprises sélectionnées ont bénéficié d’un soutien et suivi sur-mesure pendant 9 mois pour appréhender au mieux leurs marchés et les levées de fonds.

Le « grand oral » de la dernière promotion a eu lieu ce jeudi en présence du parrain Ludovic le Moan, PDG de Sigfox, réussite française dans le domaine de la connectivité des objets.

Ce programme d’accompagnement assez unique en France, a permis de faire naître de belles réussites, comme Karnott dans le domaine des capteurs pour l’agriculture connectée. Ou encore Wavely, dont l’innovation devrait rapidement faire parler d’elle.

Wavely, « l’oreille connectée » des machines et des villes

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Alexis Vandas, Nicolas Cote et Marion Aubert ont créé Wavely, des capteurs acoustiques connectés autonomes en énergie avec traitement de signal embarqué. PHOTO REPRO LA VOIX

Un petit bruit peut être source de beaucoup d’ennuis. Les pilotes professionnels, les techniciens aguerris savent à quel point « écouter » un moteur, une machine permet de détecter une éventuelle anomalie. Nicolas Côté, acousticien, Alexis Vlandas, chargé de recherche au CNRS, et Marion Aubert, ancienne communicante, ont décidé d’en faire leur entreprise.Wavely est né en avril 2017, d’abord incubé à Euratechnologies au sein du Village by CA, avant de s’installer à Villeneuve-d’Ascq au sein de l’équipe technique de l’IEMN (Institut d’électronique et de micro-électronique du Nord). « Nous avons créé des capteurs connectés autonomes qui permettent d’analyser les signaux sonores, explique Marion Aubert, directrice de Wavely. Au départ, nous pensions à une utilisation dans les villes et les chantiers pour l’analyse des nuisances sonores. Puis nous avons basculé vers une utilisation plus industrielle ».« L’oreille connectée » de Wavely peut analyser toutes les données sonores d’une machine ou d’un système, niveau sonore, fréquence, intensité, vitesse de rotation d’un moteur, etc. « Nous sommes capables de caractériser la signature sonore d’une anomalie. Jusque-là, pour détecter une anomalie, on se basait sur les vibrations, la température. L’acoustique est encore peu utilisée mais peu pourtant permettre d’anticiper une panne ».Une première application concrète de Wavely est ainsi la détection des fuites de gaz, en partenariat avec SIM Engineering pour Total. « Co-maturé » avec la SATT (société d’accélération et de transfert de technologies) du Nord, le programme Wavely va bénéficier ce mois-ci d’une levée de fonds de 400 000 euros avec Finovam et de 200 000 euros avec la BPI. « Nous allons pouvoir recruter 3 personnes pour développer l’application et son industrialisation ». Et pourquoi pas intéresser des clients étrangers ? Wavely sera en effet présent au CES de Las Vegas du 9 au 12 janvier, la grande foire mondiale des innovations technologiques, dans le cadre du programme La Poste-French IoT.

Melchior, l’algorithme au service du goût

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Avec son site Melchior, Paul-Augustin Delattre veut aider à choisir le bon vin, celui qui vous correspond. PHOTO REPRO LA VOIX

Vous êtes amateur de bons vins, mais vous ne vous y connaissez pas plus que cela. Comment déterminer si ce nectar va vous plaire, ou s’accommoder à la perfection à votre plat préféré ? Melchior peut vous venir en aide.Créé en avril dernier par Paul-Augustin Delattre, œnologue diplômé de la prestigieuse WSET de Londres, en association avec son ami développeur informatique Thomas Mulliez, Melchior est un site de vente de vins sur Internet un peu différent de ceux qui se multiplient actuellement.« Nous avons développé un algorithme qui permet à chacun de trouver en quelques clics, le vin adapté à ses goûts ». En répondant à quelques questions sur les préférences culinaires (boissons, desserts, plats), et en s’appuyant sur 11 attributs liés à la structure et aux arômes des aliments, Melchior crée une véritable « carte d’identité » des vins à recommander en fonction des goûts et des besoins du consommateur. En s’abonnant, le client reçoit alors entre 2 et 6 bouteilles par mois (25 à 100 euros selon la formule) choisies parmi 500 références soigneusement sélectionnées et livrées à domicile.

Après passage au sein de l’accélérateur d’EuraTechnologies, Melchior a déjà séduit en quelques mois près de 200 clients pour plus de 2 000 bouteilles vendues. « Notre ambition est de devenir le site de référence pour qui veut découvrir le vin et être conseillé. Actuellement, 13 % des ventes de vin se font sur le web, mais c’est 40 % chez les 25-35 ans. L’ultapersonnalisation que nous proposons n’existe pas vraiment actuellement. Notre rêve est de pouvoir arriver à livrer n’importe qui, n’importe où dans les deux heures ». In vino veritas ?