Une orientation originale vers la profession de « Physicien médical »
Cette spécialité de Physique de la Faculté des sciences de Lille a été créée par un groupe de travail animé et dirigé par Fabrizio Cléri en 2009 dans le but de fédérer les laboratoires de biophysique autour de Lille. Cet enseignant chercheur à l’IEMN a tiré un ouvrage à partir de ses notes de cours de Master The Physics of Living Systems (Undergraduate Lecture Notes in Physics), Springer, 2016.
Après une 1ière année généraliste, elle se scinde en deux orientations possibles : un parcours de recherche en Physique biologique ou un parcours en Physique médicale. Ce dernier, d’orientation professionnalisante, prépare entre autres au métier de Radiophysicien hospitalier en 2e année.
En effet, cette formation permet aux étudiants d’acquérir toutes les connaissances, de base et appliquées, pour accéder au concours du Diplôme de Qualification en Physique Radiologique et Médicale (Bac+7) de l’INSTN (Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires) de Saclay.
Les diplômés deviennent des cadres scientifiques de haut niveau (Bac+5) qui maîtrisent les aspects conceptuels autant que pratiques de la physique des rayonnements, la dosimétrie physique, la médecine nucléaire, la radioprotection et bien sûr des technologies de l’imagerie médicale. Ils sont de plus formés aux questions d’éthique, de sûreté et de manipulation de données sensibles.
Les débouchés sont à la fois pointus et très valorisants, avec des profils variés : professionnel hospitalier dans les dispositifs d’imagerie médicale, expert dans le risque radioactif inhérent aux installations nucléaires ou encore ingénieur ou chef de projet dans l’industrie biomédicale privée.
Un certain nombre choisissent de poursuivre en doctorat sur des aspects de recherche appliquée, aussi à l’IEMN, notamment dans l’équipe Physique.
Les étudiants effectuent un stage professionnel de 5-6 mois en milieu hospitalier, voire en laboratoire universitaire à partir d’un sujet alors orienté plutôt vers la recherche, par exemple la spectroscopie de force sur les cellules, ou la dynamique des nucléosomes dans le noyau cellulaire.
Les témoignages
Cécile Valet, Consultante radioprotection chez Doseo, Plateforme de recherche en radiothérapie (Saclay)
Description de l’activité : PCR (personne compétente en radioprotection)
J’ai intégré la société Doseo, spécialisée dans l’externalisation de la fonction PCR auprès des professionnels de santé et des industriels : vétérinaires, dentistes, radiologues, rhumatologues, gynécologues, industriels possédant des cabines RX ou autres générateurs RX. Plus rarement, nous sommes amenés à travailler avec des personnes exposées à des sources non scellées.
La fonction de PCR regroupe un éventail de fonctions et une bonne relation client avec qui nous sommes en contact direct. Concrètement, nous faisons une partie administrative : déclaration et autorisation ASN (Autorité de Sûreté nucléaire), mise en place et suivi de la dosimétrie personnelle et d’ambiance, rédaction des fiches d’exposition des travailleurs exposés. Nous faisons également des études de postes zonages, contrôles internes de la radioprotection, études de conformité des installations selon les normes en vigueur, sensibilisation des travailleurs à la radioprotection.
Le métier implique une grande mobilité dans toute la France, la majorité des clients se trouvant en Île-de-France et offre une grande diversité de tâche et des missions.
Commentaire sur la formation
La formation m’a été utile car toutes les bases de la physique des rayonnements et de la dosimétrie et des effets biologiques des rayonnements ionisants sont un prérequis pour effectuer ce métier. De plus, les zonages et calculs des protections plombées sont abordés lors de la formation, apportant une aide précieuse. Par ailleurs, ayant effectué un stage en hôpital avec le responsable radiovigilance du CHRU de Lille, j’avais déjà approché le métier avant d’intégrer Doseo. La formation ouvre donc des portes autres que le DQPRM (Diplôme de Qualification en physique radiologique et médicale).
Guillaume Copie, Ingénieur Informatique chez UBIK Ingénierie, Roubaix
Description du parcours
Après un poste de chercheur post-doc à l’IEMN, je viens de commencer mon nouvel emploi chez UBIK où je développe des logiciels et applications JAVA/JEE.
À l’IEMN, j’ai effectué des travaux de recherche dans la modélisation et le suivi dynamique à l’échelle atomique via différentes méthodes de simulations numériques (dynamique moléculaire, simulation Monte-Carlo …). Les systèmes étudiés étaient variés allant de molécules physisorbées ou chimisorbées sur surface ou nanoparticules, mais aussi des assemblages de nanoparticules ou encore des complexes de protéines.
Au cours de mon postdoc, j’ai pu mettre à profit diverses compétences :
- Utilisation de différents codes informatiques (DL-POLY, Gromacs …) pour la simulation dynamique des systèmes
- Utilisation de supercalculateurs pour la simulation de système de taille importante (plusieurs centaines de milliers / millions d’atomes)
- Développement de code informatique (langage C, bash) pour la simulation de système et/ou l’analyse des résultats
- Suivi bibliographique des travaux dans le même domaine
- Publications en anglais, séminaire internationaux
- Présentation des résultats via poster ou présentation orale dans des séminaires internationaux
- Grande liberté de travail que ce soit sur le sujet, ou la façon de l’aborder
- Ambiance de travail très agréable
Commentaire sur la formation
- Visite de différents laboratoires de recherche
- La formation englobe différente approche de l’étude de la biologie :
– expérimentale avec l’étude de différent instruments et analyse physico-chimique. (Microscopie par fluorescence et ses dérivées, RMN, Patch-Clamp …)
– théorique avec le développement de modèles mathématiques et simulation numérique.
Directeur des études : Fabrizio Cleri fabrizio.cleri@univ-lille.fr
Coordinateur du parcours médical : Erwann Rault e-rault@o-lambret.fr